Au cours du XVIIe siècle, Diego Velasquez (1599 – 1660) se distingue comme l’un des grands artistes de l’ère du Siècle d’or, une période où l’influence culturelle de l’Espagne atteint son apogée en Europe.
Pendant une grande partie de sa vie, ce maître du baroque occupe la position la plus prestigieuse parmi les peintres officiels de la cour royale espagnole en tant que Peintre de la Chambre du roi, ayant intégré le service de Philippe IV dès l’âge de 24 ans.
Son œuvre emblématique, “Les Ménines”, créée vers la fin de sa carrière et de sa vie, était destinée à orner le bureau d’été du souverain. Ce tableau représente un portrait de famille centré autour de l’infante Marguerite.
Cependant, derrière cette scène intimiste, située dans l’atelier du peintre au palais de l’Alcazar à Madrid, se cache un jeu de regards complexe entre l’observateur contemplant l’œuvre et les personnages représentés.
Les protagonistes des “Ménines”
Dans cette composition, Diego Velázquez dépeint les membres de la cour avec minutie :
- L’infante Marguerite trône au centre de la toile, entourée de ses “ménines”, ces demoiselles d’honneur qui la servent, ainsi que de deux nains, d’une gouvernante et d’un garde du corps.
- Dans le reflet du miroir au fond, apparaissent le couple royal, Philippe IV et son épouse la reine Mariana.
- À gauche de la toile, on distingue Velázquez lui-même, tenant palette et pinceaux, face à un chevalet retourné. L’artiste arbore fièrement la croix rouge de l’ordre de Santiago, distinction honorifique pour ses services à la cour.
- Au fond de la pièce, dans l’encadrement d’une porte se tient le chambellan, une main sur le rideau qui sert à préserver l’intimité du Roi. Il se retourne et semble contempler la scène.